Milton Erickson


Il est né le à Aurum (Nevada) et mort le à Phoenix (Arizona), est un psychiatre et psychologue américain qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l’hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l’hypnose thérapeutique. Son approche innovante en psychothérapie repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu’il rencontre : il s’agit par conséquent d’utiliser ses compétences et ses possibilités d’adaptation personnelles. Atteint de poliomyélite à l’âge de dix-sept ans, Erickson a été une figure emblématique du « guérisseur blessé », expérimentant sur lui-même, lors de sa rééducation, certains phénomènes qu’il met ensuite en application dans l’hypnose thérapeutique.

Au cours de sa carrière, Erickson a collaboré notamment avec Margaret Mead, Gregory Bateson, Lawrence Kubie, Aldous Huxley, John Weakland, Jay Haley et Ernest Rossi. Il est considéré comme le père des thérapies brèves2. Ses travaux ont inspiré plusieurs approches thérapeutiques, dont l’hypnose ericksonienne, la thérapie brève de Palo Alto3, la programmation neuro-linguistique et diverses autres techniques de traitement4. Parmi ses élèves les plus connus figurent Stephen Gilligan, William O’Hanlon, Stephen Lankton et Jeffrey Zeig.

Premières expériences avec l’hypnose

Le psychologue Joseph Jastrow (1863-1944) a apporté son soutien à Milton Erickson dans ses travaux sur l’hypnose.

En 1923 et 1924, Erickson, alors étudiant en troisième année de médecine, participe au séminaire sur l’hypnose organisé à l’université du Wisconsin par Clark L. Hull, un des pères fondateurs de la psychologie expérimentale et des théories de l’apprentissage aux États-Unis15. C’est avec Hull que prend naissance l’application de la méthode expérimentale à l’hypnose. Hull cherche à appliquer au domaine de l’hypnose une méthodologie stricte et reprend le fameux débat entre suggestion (École de Nancy) et état modifié de conscience (École de la Salpêtrière). La plupart des expériences de Hull se concentrent sur la question de la suggestibilité. Prenant parti en faveur de l’École de Nancy, il ne mentionne jamais aucune base physiologique pour cet état particulier que serait l’hypnose.

Au printemps de 1923, Hull manifeste de l’intérêt pour le travail expérimental d’Erickson sur l’hypnose et lui propose de poursuivre ses recherches pendant l’été et d’en faire le compte rendu en septembre devant le séminaire de troisième cycle sur l’hypnose que doit organiser le département de psychologie.

Erickson met vite en doute la conviction de Hull selon laquelle l’opérateur, à travers ce qu’il dit et fait au sujet, est beaucoup plus important que les processus comportementaux internes du sujet sous hypnose20. Il critique également « l’acharnement de Hull à instaurer une « technique standard » pour l’induction »20 sans tenir compte des différences individuelles entre les sujets. En octobre 1923, Erickson décide de mener ses propres recherches et commence à développer diverses techniques d’induction hypnotique permissive et indirecte21. Les expériences menées par Erickson déplaisent à Hull, qui a l’impression qu’il ne tient pas assez compte de l’importance des suggestions et de la suggestibilité. De son côté, Erickson s’oppose à Hull pour qui un sujet hypnotisé perçoit et ressent la réalité qui l’entoure de la même manière que lorsqu’il n’est pas hypnotisé. Alors qu’Erickson s’éloigne de Hull, il obtient le soutien d’autres professeurs, parmi lesquels le psychologue Joseph Jastrow et le neurologue Hans Rees, qui avait beaucoup utilisé l’hypnose dans l’armée allemande durant la Première Guerre mondiale.

En 1928, Erickson obtient son doctorat en médecine en même temps que sa maîtrise de psychologie au Colorado general hospital. Il est ensuite stagiaire en psychiatrie au Colorado psychopathic hospital, où on lui interdit de mentionner l’hypnose, puis médecin assistant au State Hospital for Mental Diseases à Howard (Rhode Island).

Premiers articles sur l’hypnose

D’avril 1930 à 1934, il est médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l’hôpital d’État de Worcester dans le Massachusetts. C’est à cette époque qu’il est autorisé officiellement à reprendre ses recherches en hypnose21 et qu’il publie son premier article sur le sujet. En 1933, après dix ans de vie commune, Erickson se sépare de sa femme et obtient la garde de leurs trois enfants, Lance, Bert et Carol. En 1934 il devient directeur de la recherche psychiatrique à l’hôpital psychiatrique Eloise, aussi appelé Wayne County Hospital, dans le Michigan. Cette même année, lors d’une réunion scientifique, il rencontre Elisabeth Moore, alors étudiante en psychologie à l’université du Comté de Wayne, qui devient son assistante de recherche durant l’été 1935. En 1936, Elisabeth devient psychologue et se marie avec Erickson. Ils ont ensemble cinq enfants (Betty Alice, Allan, Bobby, Roxie et Kristina). Elisabeth fait elle-même une carrière de psychologue et reste sa compagne et sa collaboratrice jusqu’à la fin de sa vie.

C’est dans le Michigan qu’Erickson réalise la plupart de ses expériences sur l’hypnose, notamment celles concernant la surdité hypnotique et le daltonisme hypnotique. C’est également à cette époque que le psychanalyste et neurologue Lawrence Kubie commence à s’intéresser aux travaux d’Erickson et qu’ils publient ensemble plusieurs articles dans la revue Psychoanalytic quarterly.

Source : Wikipédia

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